L'association des amis de la Chapelle de Mangolérian à Monterblanc Morbihan en Bretagne s'occupe de la sauvegarde de ce bâtiment du patrimoine religieux classé à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.

L'Association des Amis de la Chapelle et du Site de Mangolérian

56250 - MONTERBLANC

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



HISTOIRE DE LA CHAPELLE

Chapelle inscrite à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 10 janvier 01

La chapelle de Mangolérian a depuis longtemps suscité beaucoup d'attention et a fait l'objet dans le passé de plusieurs recherches ponctuelles. En novembre 2002, dans la perspective de travaux de restauration, une étude historique et patrimoniale a été commandée à Claudie Herbaut et Gérard Danet, historiens du patrimoine ; elle constitue l'essentiel de cette présentation consacrée à l'architecture.

Au sud-ouest de la commune de Monterblanc, le hameau de Mangolérian bénéficie d'une situation exceptionnelle. A quelques 123 mètres d'altitude, le site remarquable domine le paysage et offre un magnifique point de vue sur le golfe du Morbihan.

L'occupation ancienne des lieux est révélée par la présence d'un camp fortifié, à quelques centaines de mètres au sud de la chapelle, dénommé le camp de César. Les vestiges gallo-romains découverts à plusieurs reprises et notamment lors des sondages archéologiques entrepris en 2003 au pignon ouest de l'édifice confirment une occupation romaine.

Le toponyme de Mangolérian (Mangoer ou Macoer Aurelian c-à-d Muraille d'Aurélien) semble également faire référence à l'empereur romain Aurélien.

Selon la tradition, les vestiges d'un édifice plus ancien auraient servi à l'édification de la chapelle dédiée à Notre-Dame de Bon Secours ou de Mille Secours. La construction actuelle date de la seconde moitié du XVe siècle.

A l'intérieur, les inscriptions portées sur les corniches   nord et sud nous livrent les dates précises de construction, et en particulier la pose de la charpente en 1463-1464.

L'épigraphe nous révèle également le prix des grains en 1463. Ces derniers éléments sont à rapprocher de l'importante activité de foire rattachée au site. En effet, on en comptait jusqu'à six par an et ce type de manifestation a perduré à Mangolérian jusque 1914 environ.

Les armoiries

Monterblanc, trève de la paroisse de Plaudren relève à la fin du Moyen Age de la seigneurie de Largoët. Les armoiries sculptées placées au-dessus de la porte sud de la chapelle sont celles des fondateurs.

Armoiries de Largoët dont Jean IV de Rieux est le seigneur de 1463 à 1519 : l'écu incliné, chargé de dix besants figure sous un heaume à tête de sanglier.

Armoiries de François II , duc de Bretagne : les dix hermines de Bretagne sont encadrées d'animaux et surmontées d'un heaume à deux grandes cornes.

L'édifice

De plan rectangulaire, il mesure 23,70 m sur 9,90 m. Il est épaulé de quatre contreforts d'angle, en gros appareil,  à double ressauts : talus et larmiers.

La façade ouest   : l'entrée principale est une large porte en arc à peine brisé. L'ébrasement est mouluré de gorges et de tores posés sur des bases sculptées en forme de flacon attestant le XVe siècle.

Le clocheton : il porte la date de 1565 sur sa face ouest. Il possède sur chacun des côtés quatre gâbles ou frontons triangulaires sommés de croix et garnis de crosses végétales. Les petits pilastres à chapiteaux supportent un entablement à double corniche, typique du vocabulaire décoratif de la Renaissance. Quelques crossettes ornent les rampants et quatre animaux sculptés apparaissent aux angles.

La façade sud  : elle était à l'origine enduite comme le confirme l'appareil peu soigné.

Le mur est percé d'une porte et de deux fenêtres largement remaniées. La porte en arc brisé présente une moulure en cavet et boudin reposant de chaque côté sur une simple colonnette à base et chapiteau. Le larmier enveloppe l'ensemble et repose sur deux figures sculptées en forme de masque.

Le chevet et le mur nord  : le chevet plat enduit est percé d'une grande baie à arc brisé. Au-dessus des trois lancettes, les éléments sculptés forment des soufflets contenant des flammes trilobées.

Malgré la pose du retable et la destruction des vitraux, il est heureux que cette baie conforme au style flamboyant de la seconde moitié du XVe siècle ait été conservée.

Le mur nord, percé d'une fenêtre, présentait à l'origine une porte.

L'enclos:

L'espace autour de la chapelle, ceint d'un mur d'enclos et appelé placitre, renferme la maison dite du chapelain et un calvaire transféré sur le site en 1980. A cet ensemble, il convient d'associer la fontaine, autre élément essentiel de ces lieux saints, située dans la vallée à quelques centaines de mètres au sud de l'édifice.

La clôture : un mur de clôture apparaît sur le plan cadastral de 1830. Toutefois, au fil du temps, ce muret devenu très dégradé, s'est partiellement effondré. Il a été remonté en 1970 et l'échalier situé initialement à proximité de l'entrée principale a, alors, été déplacé à l'est de l'enceinte.

La maison du chapelain : sur le cadastre de 1830, l'actuelle maison du chapelain n'existe pas. En revanche, sont figurées, à l'ouest de la chapelle, les ruines d'un édifice correspondant probablement à la construction réalisée dans les années 1733-1734. Il existe une correspondance en date du 13 novembre 1733, adressée au comte de Cornulier, seigneur de Largoët, qui concerne le projet de construction d'une première maison pour le chapelain de Mangolérian. Le 1 er février 1844, le recteur Meuret demande au préfet l'autorisation de construire la nouvelle maison du chapelain.

Le calvaire : il est érigé en granit et provient du hameau du Mangoro, situé à environ 5 km au nord- est de Mangolérian. Il a été transféré sur cet enclos en 1980 ; ce qui explique son orientation nord-sud, inhabituelle à ces monuments invariablement installés est-ouest. Son déplacement a été favorisé car il n'était pas à sa place d'origine. Il aurait été déplacé à Mangoro, sous la Révolution, afin d'éviter sa destruction.

Posé sur un emmarchement, le socle quadrangulaire est construit en bel appareil. Le fût monolithe et octogonal, à la base marquée de quatre renflements repose sur une table débordante et moulurée. Il soutient le panneau ajouré et toité  où figurent deux scènes de la passion du Christ. La face sud présente Le Christ en croix, entouré de deux personnages, vraisemblablement la Vierge et saint Jean. Au nord, une Pietà apparaît entouré de deux soldats romains casqués.

La fontaine

La fontaine, située à quelques centaines de mètres en contrebas du hameau, a été remontée en 1974. En effet, abandonnée, démolie par faits de guerre, restaurée par Breiz-Santel, elle est à nouveau renversée en 1970. Il faut alors entreprendre d'importants travaux de déblaiement pour retrouver les pierres cachées. Ces dernières ont ensuite été relevées en travaillant à partir de photographies anciennes.

De plan presque carré, voûtée en berceau, elle est ouverte sur trois côtés. L'ouverture frontale, en plein cintre, repose sur deux colonnes massives, montées sur des bases quadrangulaires. Latéralement, sont percées deux baies rectangulaires. La niche creusée dans la paroi du fond a perdu sa statue d'origine. La couverture pyramidale, autrefois sommée d'une croix, repose sur une corniche saillante.

L'ensemble de cette construction, certes remaniée répond aux caractéristiques des fontaines du XVIe siècle.

Le mobilier et le décor intérieur

A l'intérieur de l'édifice, sont conservés : une table de communion, un retable massif construit en 1720, deux statues de la vierge à l'Enfant, un bénitier monolithe, un confessionnal et divers autres meubles et objets de culte.

Le lambris de la voûte entièrement peint ajoute un caractère singulier à l'édifice. Le décor a été réalisé en 1897-1899. Un texte dont on ne connaît pas l'origine nous livre les précisions suivantes :

« En 1897, les voliges de la voûte de la chapelle- placées « provisoirement » pour sécher, en 1886 - furent descendues, rabotées, alignées, carbonilées, placées définitivement, peintes à trois couches, puis décorées de dessins variés par M. Joachim Lamour, recteur et M. Joachim Hervio, secrétaire de mairie. Celui-ci a dessiné toutes les rosaces de la voûte. Le frère Hermann a dessiné l'un des rubans le jeudi. Le travail a duré deux années. »

 

 

     
e-mail : contact@mangolerian.com

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